Quiéreteme : el dativo ético
El dativo ético podría parecer una incorrección gramatical, pero no lo es. Sirve para manifestar subjetividad. Según un twitter de la RAE se trata de una curiosidad gramatical:
Se denomina dativo ético el pronombre átono («me» en los ejemplos) referido a la persona afectada sentimentalmente y de forma indirecta por la acción del verbo: «Mi hija no me duerme bien»
La RAE aporta en su Nueva gramática ejemplos como el siguiente: La niña se me puso nerviosa. (35.4o). En principio uno se pone nervioso y punto. O bien se pone nervioso a sí mismo pero uno no se pone nervioso “a alguien”. Por eso ese dativo supuestamente sobraría y podría parecer una incorrección gramatical. El mundo publicitario sabe sacarle partido a estas curiosidades gramaticales. Así, hace unos años el Corte Inglés nos incitaba a comprar bajo el eslogan Quiéreteme.
En este caso, podría dar la impresión de que algo sobra. Se trata del “me”. Parece que le estuviéramos haciendo un favor al Corte Inglés queriéndonos. Y de algún modo así es, puesto que para ellos querernos significa mimarnos comprando, en el Corte Inglés por supuesto.
En las gramáticas francesas insisten en el hecho de que el dativo ético suele aplicarse a la segunda persona – Il te lui a filé une de ces gifles (Grammaire méthodique du français, Riegel, Pellat et Rioul 1994: 226). Se interpreta, según la gramática, como una invitación hecha al destinatario. Este es tomado en tanto que testigo de la escena para que se implique afectivamente en la acción descrita. En esta imagen de Astérix (Astérix et la rentrée gauloise) el centurión romano toma a su legionario como testigo de la escena en la que va a educar correctamente al perro Idéfix – Je vais te vous le dresser – donde vemos casi un doble dativo ético – te vous. Aquí, los pronombres de segunda persona no tienen ningún papel o simplemente el de ser testigos de esta educación canina.
Del mismo modo, en esta otra imagen de Asterix (Astérix et la rentrée gauloise), un duendecillo del Invierno pretende enfriar al duendecillo de la Primavera. Para ello se dice para sí: Je vais te me le refroidir moi!
Aquí parece que sobran varios pronombres, “te” “me” y “moi”. Podríamos entender que el duendecillo invernal quiere decir: Je vais refroidir le printemps. Te y me en principio no tendrían cabida en este enunciado. Sin embargo, sirven para indicar que sucede algo atípico, anormal: voy a lograr enfriar la primavera– lo vas a ver tú lector y además lo voy a disfrutar yo duendecillo. De nuevo, nos vemos enfrentados a un doble dativo ético: te me.
Este tipo de enunciados no añaden ninguna información suplementaria mediante los pronombres te o me. Aportan subjetividad afectiva. Algo así como: mira lo que voy a hacer o mira lo bueno que soy que solo quiero que te quieras, hazlo por mí…
Quiéreteme : Le datif éthique
Le datif éthique peut sembler être une incorrection grammaticale, mais il n’en est rien. Il sert à exprimer la subjectivité. Selon un twitter du site de la Royale Académie espagnole RAE, il s’agit d’une curiosité grammaticale :
Le pronom atone («me» dans les exemples) qui désigne la personne affectée sentimentalement et indirectement par l’action du verbe s’appelle le datif éthique : «Mi hija no me duerme bien».
Dans sa Nouvelle Grammaire, la RAE donne des exemples comme celui-ci : La niña se me puso nerviosa (35.4o). En principe, on s’énerve, point final. Ou bien on s’énerve soi-même, mais on ne s’énerve pas «pour quelqu’un». C’est pourquoi ce datif est censé être superflu et pourrait apparaître comme une incorrection grammaticale. Le monde de la publicité sait tirer parti de ces curiosités grammaticales. Par exemple, il y a quelques années, El Corte Inglés nous incitait à l’achat avec le slogan «Quiéreteme» (Aime-toi moi).
Dans ce cas, on peut avoir l’impression qu’il y a quelque chose en trop. C’est le «me». Il semble que nous rendions un service au Corte Inglés en nous aimant nous-mêmes. Et d’une certaine manière, c’est le cas, puisque pour eux, nous aimer, c’est nous choyer en faisant du shopping, au Corte Inglés bien sûr.
Les grammaires françaises insistent sur le fait que le datif éthique s’applique généralement à la deuxième personne – Il te lui a filé une de ces gifles (Grammaire méthodique du français, Riegel, Pellat et Rioul 1994 : 226). Elle est interprétée, selon la grammaire, comme une invitation au destinataire. Le destinataire est pris comme témoin de la scène de sorte qu’il s’implique affectivement dans l’action décrite. Dans cette image tirée d’Astérix (Astérix et la rentrée gauloise), le centurion romain prend son légionnaire à témoin de la scène où il va éduquer correctement le chien Idéfix – Je vais te le dresser. On pourrait y voir presque un double datif éthique – te vous. Ici, les pronoms de deuxième personne ne jouent aucun rôle actif. Ils assistent simplement au dressage du chien.
De même, dans cette autre image d’Astérix (Astérix et la rentrée gauloise), un lutin d’hiver tente de refroidir le lutin de printemps. Pour ce faire, il se dit : Je vais te me le refroidir moi !
Ici, on pourrait penser qu’il y a plusieurs pronoms en trop, «te» «me» et «moi». Le petit lutin de l’hiver veut dire : Je vais refroidir le printemps. Te et me n’auraient en principe pas leur place dans cette phrase. Cependant, ils servent à indiquer qu’il se passe quelque chose d’atypique, d’anormal : Je vais réussir à refroidir le printemps – toi, lecteur, tu vas le voir, et moi aussi, petit lutin, je vais en profiter. Une fois de plus, nous sommes confrontés à un double datif éthique : te me.
Ce type d’énoncé n’ajoute aucune information supplémentaire par le biais des pronoms te ou me. Ils apportent une subjectivité affective. Quelque chose comme : regarde ce que je vais faire ou regarde comme je suis bon, je veux juste que tu m’aimes, que tu le fasses pour moi…